mardi 25 septembre 2012

Racines



Racines


Je suis de ce pays où le nez de la France
Flaire indifféremment l’Atlantique ou la Manche.
Je suis de la Presqu’île où l’averse s’épanche,
Pour gonfler le Blavet, la Vilaine et la Rance.

Chez nous, lorsque le ciel veut se teinter de plomb,
Et s’affaisser, jusqu’à étouffer les calvaires,
Ce n’est que pour montrer, sur les flancs des abers,
Les guirlandes dorées de la fleur de l’ajonc.

La mer qui se retire au bord de l’horizon
Nous laisse ses parfums de goémon iodé,
Pour revenir, plus belle, et d’écume fardée,
Transportant ses soupirs aux pieds de nos maisons.

Le soir, les goélands rassemblés sur les toits
Echangent des propos d’aventures marines,
Récoltées au hasard de belles brigantines
Qui vers le nouveau monde agitaient leurs pavois.

Je suis de ce pays où le nez de la France
Respire les embruns des vagues qui moutonnent,
Pour admirer, le soir, les soleils en partance,
Et gonfler les poumons de tout un Hexagone.

lundi 17 septembre 2012

à Laetitia


Le trou bleu


Celui qui baptisa les eaux de la carrière
Devait certainement songer au bleu des cieux,
Au manteau de Marie, au saphir le plus cher,  
Pensant que les brochets n’y verraient que du bleu.

Celui qui baptisa les eaux de la carrière,
Où s'inclinent les aulnes de Lavau-sur-Loire,
Y voyait le bonheur, la joie à ciel ouvert,
Sous l’onde transparente où glisse la nageoire.


Celui qui baptisa les eaux de la carrière
Où se mirent, le jour, les rameaux d’acacias,
Ignorait que le gouffre, au lieu d’un cimetière,       
Hébergerait un soir le corps de Laetitia.