mardi 10 janvier 2012

Poème


Retour au bercail












Que tu sois bourg, cité, hameau, bled ou village,
Qu’on te nomme lieudit, bourgade ou Saint-Glinglin,
Toi, mon pays natal, mon port et mon mouillage,
Mon berceau de campagne, mon tendre patelin,
Au fleuve de la vie tu es le seul rivage,
Tu es ma citadelle, je suis ton souverain.

Je revois ton clocher dressé vers les nuages
Et son fier coq en pâte tournant au vent salin,
Je cherche dans les rues les enfants de mon âge,
Je dessine des ailes aux ruines des moulins.

Je flaire tes parfums flottant sous les ombrages,
Je cherche dans l’ajonc la piste du malin,
Je vois des ailes grises agiter les feuillages,
Et danser les abeilles aux crinières des poulains.

J’imagine l’enfant, jeune oiseau de passage,
Picorant les fruits mûrs aux ronces des chemins,
Avant de s’envoler vers d’autres paysages,
Des alignements noirs, sans arbres ni jardins.

Ici, loin des sentiers, des bosquets, des herbages,
Je recherche souvent l’image du bambin
Que tu laissas partir, emplissant ses bagages
Des sanglots, des soupirs du village orphelin.

Avant de parvenir au crépuscule de l’âge
Avant de m’en aller vers des cieux incertains,
Que tu sois bourg, cité, hameau, bled ou village,
Qu’on te nomme lieudit, bourgade ou Saint-Glinglin,
Toi, mon pays natal, mon port et mon mouillage,
Nous nous retrouverons, mon tendre patelin.

Henri Philibert (04/04/1945- ?)